À Léon Fontaine
Mon cher Léon,
J’agis avec toi tout à fait sans gêne et je viens te demander si tu peux, sans te gêner aucunement, me prêter soixante francs jusqu’au jour de l’an. Voici ce qui m’arrive. Je comptais sur quatre-vingts francs que me doit Peragallo, mais ses comptes ne seront liquidés qu’en janvier. La revue qui a pour titre
La Réforme me doit cinquante francs pour mon
Papa de Simon1. Le directeur est malade et je ne serai payé qu’à mon retour. Enfin, Campion me doit toujours les trente-sept francs de Bezons. Total : un déficit de cent soixante-sept francs, et au premier janvier ma gratification et mes appointements.
Tout à toi :
Guy de Maupassant Attaché au Cabinet du ministre de l’Instruction publique, des Cultes, des Beaux-Arts, chargé spécialement de la correspondance du ministre et de l’administration des Cultes, de l’Enseignement supérieur et de la Comptabilité. |
1 Nouvelle reproduite dans le recueil La Maison Tellier.