À Léonie Brainne
Cabinet du ministre de l’Instruction Publique des Cultes et des Beaux-Arts |
Vous ne pouvez vous figurer mes tristesses chaque mercredi lorsque je me vois encore dans l’impossibilité d’aller chez vous. Je sors tous les soirs à 6 heures parce que je dois attendre pour m’en aller que le Ministre ait renvoyé la signature de ma direction ; et quand, par hasard, je puis m’en aller plus tôt, ce n’est jamais le jour que je voudrais.
Enfin, à moins que le Ciel tombe sur ma tête, j’irai certainement, chère Madame, dîner chez vous lundi prochain, et mettre à vos pieds, avec mes regrets et mes excuses, l’hommage des sentiments les plus dévoués mais malheureux d’un Prince que les affaires publiques séparent sans cesse de la Reine qu’il voudrait ne pas quitter.
Permettez-moi, Madame, de baiser le bout de vos doigts...