À Edmond de Goncourt
Ministère de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts Secrétariat 1er bureau |
Paris, le 18 juillet 1879. |
Cher Maître,
La relecture d’Henriette Maréchal et de la Patrie en Danger m’a donné un désir intense de voir ces œuvres sur la scène. Je suis convaincu qu’elles auraient aujourd’hui un succès retentissant l’une et l’autre ; et que ce succès tiendrait autant à la littérature qu’à l’intérêt très grand de l’action. Toute la partie amoureuse d’Henriette Maréchal aurait indubitablement une puissance énorme sur le public déshabitué à cette intensité de pensée rendue avec cette intensité d’expression qui fait le style.
Il me paraît impossible que ces deux pièces ne soient pas jouées très prochainement ; ce qui me permettrait de témoigner mon admiration autrement que par des mots.
Votre préface et vos idées sur le théâtre, qui peut-être n’ont pas plu à tous nos amis, m’ont fait éprouver le plaisir qu’on ressent toujours en trouvant sa propre pensée exprimée d’une façon remarquable.
Agréez, cher Maître, avec mes remerciements, l’assurance de mes sentiments profondément dévoués et de mon admiration.