Publication : Maupassant Guy de, Correspondance, tome II, pp. 21-22, édition établie par Jacques Suffel, Le Cercle du bibliophile, Évreux, 1973, avec notes de l’auteur.
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À Gisèle d’Estoc

Jeudi [1881].
Ma belle amie,
Tout est arrangé, mais d’hier seulement. Je reste fâché avec la famille de la femme soupçonnée. Nous ne pourrons aller à la campagne vendredi parce qu’il faut que je sois samedi à Paris pour mon volume. Veux-tu que je te fasse dîner avec mon cousin le peintre (Louis Le Poittevin) il est d’une gaieté folle et je réponds absolument de sa complète discrétion. Je ne lui dirai pas, si cela te contrarie que nous avons couché ensemble et il ne sera nullement étonné de voir une jeune femme dîner chez moi. Cela serait très amusant, le jeune homme étant très spirituel et fort comique. Il est marié — ce qui est pour toi un garant de son silence dont je réponds du reste entièrement. Je connais toutes ses fredaines et il ne peut ouvrir la bouche.
Je suis sûr que cela t’amuserait. Une réponse vite s’il te plaît. Mon cousin partirait tout de suite après dîner... si tu veux.
En tout cas tu viens dîner demain. Mille caresses sur... toutes tes lèvres.
Guy