Publication : Maupassant Guy de, Correspondance, tome II, p. 41, édition établie par Jacques Suffel, Le Cercle du bibliophile, Évreux, 1973, avec notes de l’auteur.
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À sa mère

[Fragment]
Saïda, vendredi [juillet 1881].
Toujours un seul mot, ma bien chère mère, rien que pour te donner de mes nouvelles qui sont excellentes. Je viens de pousser une pointe jusqu’aux chotts sans avoir rencontré aucun Bou-Amama. Je pars dans une heure pour Alger où je vais enfin trouver des lettres et des journaux, car je n’ai rien reçu depuis mon départ de cette ville. Je supporte admirablement la chaleur. Et je t’assure qu’elle était raide sur les hauts plateaux. Nous avons voyagé un jour entier avec le siroco qui nous soufflait du feu dans la figure. On ne pouvait plus toucher aux canons de nos fusils qui nous brûlaient les mains. Sous toutes les pierres on trouvait des scorpions. Nous avons rencontré des chacals, et des chameaux morts que dépeçaient des vautours.
Un officier de zouaves dont nous avons rencontré le détachement en plein désert m’a dit que Zola avait fait un article sur moi dans le Figaro...