Publication : Maupassant Guy de, Correspondance, tome I, p. 72, édition établie par Jacques Suffel, Le Cercle du bibliophile, Évreux, 1973, avec notes de l’auteur.
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À Louis Le Poittevin

Paris, ce vendredi [mars 1875].
Mon cher Louis,
Mon père, qui est souffrant en ce moment, me charge de te prier de vouloir bien lui faire savoir, aussitôt que tu le pourras, si la succession de mon grand-père est enfin acceptée sous bénéfice d’inventaire. Nous avons pris un avoué ici qui craint beaucoup que M. G. malgré sa dernière lettre, dans laquelle il dit qu’il va accepter cette succession sous bénéfice, ne finisse par la refuser. La conduite de cet homme étant inexplicable, notre avoué ici nous conseillait même de l’attaquer, prétendant que le fait de réclamer une dette personnelle quand on est chargé de demander le bénéfice d’inventaire pour une succession, entraînant l’obligation, pour l’héritier, s’il payait cette dette, de payer toutes les autres, constituait fraude de la part d’un homme d’affaires.
M. Cullembourg, consulté sur ce que devait coûter le procès-verbal fait par G. évalue le montant des frais à 12 fr. au lieu de 140 fr.
Encore une chose. Comme nous ne voulons pas pousser les affaires plus loin avec cet homme, mon père te prie de lui réclamer les lettres de mon grand-père et de Mme Cord’homme à mon père, qu’il lui a envoyées. Ces lettres étant d’une importance capitale, nous serions désolés si elles disparaissaient.
Tu serais bien gentil de me répondre le plus tôt possible.
Je t’embrasse (.....) et te serre la main (.....).
Joseph Prunier1
Mille compliments à ta femme et à ton beau-père.

1 Joseph Prunier, c’est, on l’a vu, le nom qu’avait pris Maupassant dans l’équipe de canotiers, où figuraient La Toque, Petit Bleu, N’a-qu’un-œil.