Publication : Maupassant Guy de, Correspondance, tome II, pp. 253-254, édition établie par Jacques Suffel, Le Cercle du bibliophile, Évreux, 1973, avec notes de l’auteur.
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À Victor Havard

Cannes, ce jeudi.
[Reçue le 29 avril 1887.]
Mon cher ami,
Nous voici au 28 avril et je n’ai pas encore reçu mon compte, que je dois avoir, d’après nos conventions, dans les premiers jours du mois, puisque je dois être payé par vous le 15. Ce n’est que par dérogation à ces conventions que j’ai consenti, sur votre demande, à faire mes traites à l’échéance fin de mois, mes fournisseurs pouvant m’attendre 15 jours de plus.
Mais moi, j’entends ne pas attendre. Vous me mettez de nouveau dans l’embarras. J’ai une très grosse somme à payer le 5 mai et je ne sais pas encore de combien je peux disposer chez vous, alors que je devrais le savoir depuis le commencement du mois.
Votre négligence est cause que je donne un petit roman à Ollendorff. Désormais je compte absolument avoir ce relevé de situation au plus tard le 12, afin de pouvoir toucher le 15 l’argent dont j’ai besoin, sauf les traites que je ferai pour la fin du mois. Vous n’en avez pas d’autre cette fois que celle de 1000 francs.
N’ayant pas reçu votre compte, je pars demain pour Paris, car il faut que je me procure l’argent dont j’ai besoin, si je n’ai pas assez chez vous. Donc, si ce compte n’est pas encore parti, envoyez-le 10 rue Montchanin.
Je vous serre cordialement la main.
Maupassant