Publication : Maupassant Guy de, Correspondance, tome III, pp. 58-59, édition établie par Jacques Suffel, Le Cercle du bibliophile, Évreux, 1973, avec notes de l’auteur.
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À un destinataire non identifié

Aix-les-Bains
[octobre 1888].
Monsieur et cher confrère,
En vous remerciant de votre lettre et de votre proposition formulée d’une façon si flatteuse, j’ai le grand regret de vous dire que je ne puis, en ce moment, promettre ma collaboration.
Des névralgies harcelantes m’ont empêché, depuis près d’un an, de me livrer à aucun travail, et je dois aller demander au climat africain un soulagement que me refusent nos pays.
Je vais donc partir pour Tunis où j’emporte un roman promis et à peine commencé et deux projets de grandes nouvelles que je me suis engagé à livrer à une date déjà passée. Il faut donc d’abord que je me guérisse, puis que je tienne mes engagements. Et cela me mène très loin, je ne sais où ?
Quand je rentrerai à Paris, j’irai vous voir, Monsieur et éminent confrère, et en vous remerciant de vive voix je m’excuserai de n’avoir pu donner, aujourd’hui du moins, une réponse plus conforme à mes désirs.
Je vous prie de croire à mes sentiments les plus dévoués.
Guy de Maupassant
Si, dans le cours de l’hiver, j’avais, par hasard, des loisirs imprévus, je vous rappellerais votre aimable proposition.