Publication : Maupassant Guy de, Correspondance, tome III, p. 87, édition établie par Jacques Suffel, Le Cercle du bibliophile, Évreux, 1973, avec notes de l’auteur.
Lettre 557
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À Henry Bauër

Villa Stieldorff, Triel
[Juillet 1889.]
Mon cher ami,
Je n’ai pu vous répondre tout de suite parce que je n’habite pas Paris. J’y ai été hier chercher s’il me restait quelque chose de l’affaire Hachette. Je n’en retrouve rien. Je n’avais pas fait de dossier d’ailleurs. Une pétition dont le texte se retrouverait dans Le Figaro a été signée, sur ma demande, par une vingtaine d’hommes de lettres, puis remise à M. Clemenceau. C’est tout. Je ne me suis occupé de cette affaire que pour obtenir des signatures. J’ai fait tenir notre réclamation à la Chambre, puis je suis parti pour un voyage. Je n’étais même pas à Paris quand l’interpellation a eu lieu et je n’ai pas eu l’Officiel. L’affaire du reste avait pris un caractère plus général et une allure politique. Je n’y figurais pas et je n’ai pas pris soin de garder des documents qui n’étaient point littéraires.
Si vous aviez besoin d’être renseigné sur quelque point spécial, je mets ma mémoire à votre disposition, et je vous serre la main cordialement.
Maupassant1

1 Lettre publiée dans La Cultura (Rome, juillet-septembre 1932) par Leone Ginzburg. Les Messageries Hachette avaient refusé de mettre en vente dans les gares Une Comédienne, publiée par Henry Bauër en 1889 chez Charpentier. Maupassant ayant été, en 1883 (quand parurent les Contes de la Bécasse) victime de la pudibonderie de la maison Hachette, le débat s’éleva jusqu’à la Chambre : le 19 mai, le député Lerois interpella le ministre Raynal. Bauër avait demandé à Maupassant des renseignements sur cette affaire.