À Edgar Raoul-Duval
Paris, le 28 novembre 1876. |
Monsieur,
Si je n’avais craint de vous importuner par la fréquence de mes visites, j’aurais été vous remercier immédiatement de l’aimable et prompt accueil que vous avez fait à ma prose dans voué journal.
La bienveillance excessive avec laquelle vous m’avez reçu et les espérances que vous m’avez laissé concevoir m’ont engagé à recommencer ; et j’ose abuser encore de votre obligeance en vous apportant un nouvel article.
J’ai tâché de lui donner une forme et un titre plus appropriés à une étude littéraire qu’à un compte rendu de livres nouveaux, afin de n’éveiller aucune juste susceptibilité et de n’avoir point l’air de vouloir accaparer ce qui appartient à d’autres.
Enfin, Monsieur, quoique vous puissiez faire et quoi qu’il arrive, croyez à toute ma reconnaissance ainsi qu’à mes sentiments de respectueux et absolu dévouement, et pardonnez-moi mon indiscrétion.
Guy de Maupassant 17, rue Clauzel |
Le manuscrit que je vous apporte est en assez mauvais état, mais comme il est bien lisible je n’ai point cru nécessaire de le recopier ce qui m’aurait demandé beaucoup de temps.