Publication : Maupassant Guy de, Correspondance, tome III, p. 145, édition établie par Jacques Suffel, Le Cercle du bibliophile, Évreux, 1973, avec notes de l’auteur.
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À Mme Émile Straus

14, avenue Victor-Hugo.
10, rue de Montchanin [biffé]
[Avril ou mai 1890.]
Madame,
Je vois qu’il m’est impossible de ne pas dîner ce soir dans la maison où j’avais été invité tout d’abord. On m’en voudrait beaucoup, car ce dîner réunit tous les voyageurs de Rouen. Il me sera donc tout à fait impossible de dîner chez vous aujourd’hui. J’irai vous voir très prochainement, ce sera peut-être pour vous faire mes adieux, car il m’est impossible de travailler à Paris, et comme il faut que je finisse tout de suite mon roman1, je m’en vais. Je passerai probablement tout l’été en Espagne et l’hiver au Caire. Cela me délivrera des bruits de mon appartement sans me donner l’intolérable ennui d’en chercher un autre cette année.
Je baise vos mains, Madame, en vous priant de croire à mon profond dévouement.
Maupassant

1 Notre Cœur.