Au docteur Grancher
[Télégramme]
Mon cher ami,
Une piqûre de morphine m’a mis dans un état tel que jamais je n’ai souffert ainsi. Mes yeux que je sentais de nouveau beaucoup mieux sont hagards et tellement contractés que je ne peux du tout m’en servir et que de nouveau je ne saurais lire ni écrire. Me voilà pour tout l’hiver dans l’impossibilité de travailler. Ce coup a été terrible pour eux. Quant au sommeil je viens de passer ma nuit à me lever et à me recoucher comme après une piqûre de cocaïne, hanté de cauchemars, de visions et de bruits.
Pourrez-vous me recevoir tantôt. Hier j’ai passé la journée au lit.
Je vous serre la main cordialement.
0 [Bibliothèque municipale de Rouen.]
1 Adresse : M. le Professeur Grancher, 36, rue Beaujon.