Publication : Bienvenu Jacques, Maupassant inédit, p. 108, Éditions Édisud, Aix-en-Provence, 1993, avec notes de l’auteur. Cette lettre est reproduite ici avec l’aimable autorisation de l’auteur et d’Édisud.
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De Gustave de Maupassant
à Laure de Maupassant

Villa Bellevue, Antibes1
18 septembre 1897
Madame
Nous sommes désolés de vous savoir ainsi malade et nous espérons bien que votre influenza n’aura pas de trop grandes complications. Petite Simone envoie un gros baiser à sa pauvre grand-mère. J’ai reçu avec un extrême plaisir votre lettre qui me montre que vous pensez comme moi et que vous avez l’œil ouvert sur ce qui se trafique à Paris à propos des œuvres de Guy. Mais je ne suis pas de votre avis au sujet de la responsabilité de Lavareille dès lors qu’il avait, dites-vous, réclamé 1000 F pour les représentations particulières de Mlle Fifi il a commis une faute très grande, un oubli impardonnable en se contentant des droits d’auteurs seuls pour les représentations du Grand Guignol — Il s’agissait là encore d’un théâtre libre et la moindre notion d’administration exigeait qu’il s’entendît avec Méténier2 sur les redevances à lui payer. [...] Méténier nous doit au moins vingt mille francs ; et je voudrais si vous le jugez à propos et que vous en ayez le pouvoir l’arrêter net dans ses gains illicites et révoltants. [...] — agissez vite et sans pitié.
Vous me dites que vous ne savez rien au sujet de cette traduction des œuvres de Guy en allemand ! c’est inouï. Comment Ollendorf peut-il prendre sur lui de laisser traduire les œuvres de Guy sans consulter la famille ? [...]
Adieu Madame, Simone vous embrasse très fort ! Marie-Thérèse en fait autant et je vous envoie mes compliments bien respectueux.
Gustave de Maupassant
à l’occasion dites-nous qui est celui qui signe Raitif de la Bretonne [sic] il a mis un long article il y a quelques jours sur Guy et Hervé dans le journal. Il parle de ses jeux dans les greniers de Fécamp avec les deux enfants3...

1 Maison d’Hervé où Guy a séjourné plusieurs fois.
2 Maupassant avait donné l’autorisation à Oscar Méténier de tirer une pièce de Mademoiselle Fifi, pour le Théâtre-Libre, en 1887. Ce drame en un acte fut représenté pour la première fois au Théâtre-Libre le 10 février 1896.
3 Il serait intéressant de retrouver cet article. Je pense à Jean Lorrain qui avait connu Guy et Hervé enfants à Fécamp, et qui a publié des souvenirs à ce propos en novembre 1897.