À Catulle Mendès
Ministère de la Marine et des Colonies |
Paris, ce samedi 20 mai 1876. |
Cher Monsieur et ami,
Je comptais aller chez vous mercredi soir et vous parler de votre livre
1. Je ne l’ai pu faire, mais je ne veux pas rester plus longtemps sans vous remercier encore, non seulement d’avoir pensé à moi, mais aussi et surtout du plaisir que vous m’avez procuré en me donnant le plaisir de lire des vers et de beaux vers.
Il est si rare de rencontrer un livre qu’on aime parce qu’on y retrouve tout ce qui vous plaît, et la forme, et la pensée, et toutes ces préoccupations d’artiste que beaucoup de poètes ne soupçonnent même pas.
Je vous ai lu et relu, et je vous relirai souvent. Tant de choses m’ont saisi dans ce livre. Du reste, j’espère vous en parler un de ces jours et vous dire les pensées qu’il m’a données.
Croyez, cher Monsieur et ami, à mes sentiments bien affectueux et bien dévoués.
Tout à vous,
1 Les Poésies de Catulle Mendès, Paris, 1876.