Au baron Ludovic de vaux
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Je te remercie beaucoup de m’avoir envoyé la lettre anonyme : c’est la 17e de la même écriture depuis 8 jours. Tous les propriétaires d’Étretat l’ont reçue, comme toi, et on me l’a adressée à moi-même.
Il vaut mieux ne rien faire, car je n’ai que des soupçons très vagues. J’aurais soupçonné une femme, si la même lettre n’avait été adressée aux domestiques de mes amis et au mien avec leurs noms de famille. Seul un fournisseur ou un employé de la poste peut savoir le nom de nos domestiques ! ! Alors je ne sais plus. J’ai eu ici des démêlés avec la gendarmerie ! et avec le maire. Je ne puis songer un instant au maire et je n’accuse pas les gendarmes ; mais je crois qu’on a voulu me les faire soupçonner et m’exaspérer contre eux. Cela en somme n’est grave que pour les deux pauvres femmes ainsi outragées par un lâche.
La rédaction aussi me déroute. Elle n’est pas d’un homme du peuple ou d’un imbécile. Je te parlerai de cela dans quelques jours, car je vais traverser Paris pour aller à Antibes, où mon frère est très gravement malade...