D’Émile Zola à Guy de Maupassant
Mon cher ami,
Votre lettre m’est arrivée comme je commençais l’article qui a dû paraître ce matin. Je suis encore si bousculé par mon voyage à Rouen, que je n’ai pas la tête bien à moi. Enfin, j’ai voulu tenir ma promesse, et si l’article n’est pas fameux, ne m’en veuillez pas, je l’ai bâti surtout pour donner un coup d’épaule à l’édition.
Moi aussi je ne puis me débarrasser de la grande image de Flaubert. Le soir, avant de m’endormir, je le vois constamment. Enfin, comme vous le dites, il faut bien s’accoutumer à la mort, car elle va désormais nous prendre chaque jour un peu des autres et de nous-mêmes.
Bien affectueusement