François Tassart : Nouveaux souvenirs intimes sur Guy de Maupassant, texte établi, annoté et présenté par Pierre Cogny, Nizet, 1962, pp. 9-19.
Préface Chapitre I Chapitre II

I
LE CŒUR DE MAUPASSANT

Ascendance et virilité de M. de Maupassant. — Sa sensibilité cachée. — Sur la guerre de 1870-1871. — À propos de Villiers de L’Isle Adam : réflexions sur sa mort. — Générosités diverses. — Incident à Alger. — Les truites de Divonne. — Les jeunes artistes : aide et secours. — Son amour pour les bêtes.
M. Guy de Maupassant, M. le Docteur Pozzi, M. Gervex le peintre, M. Léon Fontaine, M. Maizeroy, Baron Toussaint1.
Tous avaient fait serment devant l’autel du célibat, de ne pas prendre femme.
Le premier seul respecta la parole donnée, mais ce ne fut pas sans avoir semé de-ci de-là bien des regrets.
Il est dit en effet que le cœur de l’homme n’éprouve une satisfaction vraie que dans l’amour d’une femme qui est bien à lui seul : c’est l’égoïste que le Créateur a mis en lui qui le veut ! — Je pourrais tirer un chapitre de toutes les plaintes sorties du cœur de M. de Maupassant de ne pas être arrivé à cette idylle d’amour pur que peut seule donner une union bien assortie.
M. de Maupassant était normand par sa lignée maternelle2, mais par sa lucidité, la clarté si nette de son esprit, il rappelait ses ancêtres lorrains qui ont fait partie de la cour de plusieurs rois de France. Après Louis XIV ils se retirèrent à Bordeaux où ils devinrent armateurs ; en 1760 ils firent faire leur portrait qui ne porte pas la signature de l’auteur, mais les connaisseurs sont d’accord pour reconnaître que ce sont deux chefs-d’œuvre. Ces deux bustes d’aïeux suivaient M. de Maupassant dans tous ses appartements : il les plaçait toujours dans sa salle à manger sur deux panneaux qui lui faisaient face quand il était assis à table. Ainsi, à loisir il admirait ses ascendants, mais principalement son aïeule.
En la voyant, il se reconnaissait : forte encolure, mêmes yeux dans la rondeur des orbites, avec le nez s’adaptant à la ligne même du front. Leurs joues colorées étaient bien pareilles. Que de fois j’ai vu son regard qui disait la joie de son âme, le bonheur de son cœur3.

Maintenant, jusqu’à preuve du contraire, il est entendu que M. de Maupassant n’était pas un sentimental — même auprès des dames — mais si un jour l’une d’elles, par un oubli qui ne serait pas tout à fait involontaire, laissait sa correspondance dans le tiroir de la petite commode en bois d’ébène où l’auteur de la Vie Errante a déposé le flacon d’eau de rose qui devait la parfumer, cet oubli pourrait jeter un peu de lumière sur cette ombre et nous rapporterait de la vérité. Et puis pour donner du relief à ses fabliaux où se meuvent paysans et bourgeois normands, le sentiment n’était pas de mise ; au contraire il s’était formé une ligne de conduite dans son genre où ses lecteurs ne pouvaient pas voir son cœur, mais il était bien là derrière le rideau, avec une certaine timidité, et une noblesse juste, qui lui ouvrit la voie pour écrire de bonnes choses dépourvues de vanité.

M. de Maupassant était très humain et même d’une grande sensibilité. Il tressaillait à la moindre douleur aperçue, et moi qui ai vu sa pitié en face du malheur d’autrui, qui ai entendu ses paroles sincères à certains moments suprêmes, quand il contait les faits de la guerre de 1870, je me prends, non sans regret, à me dire : pourquoi n’a-t-il pas ceint (sic) ses écrits sur la guerre de cette douleur sublime ?
Un jour que nous avions dans une conversation rappelé les choses pénibles vues en 70 : blessés, varioleux, etc... il me dit des choses d’une élévation extrême par lesquelles il réclamait un esprit de justice. Il souhaitait que par un grand progrès des Allemands vers une civilisation plus vraie, une sorte de repentir, de mea culpa, fût venu de leur part qui aurait calmé son cœur de patriote. Ce cœur qui a survécu à tout son être, était présent sous le voile de sa littérature. Le sentiment (j’ose l’avancer) y était caché sans qu’il s’en soit bien rendu compte, car quel est l’homme qui pourrait affirmer se connaître totalement ? — Victor Hugo, l’un des plus grands génies qu’a engendré le sang français avouait ne pas se connaître lui-même, et bien des critiques se sont ralliés à sa manière de voir4.

*

Rue de Montchanin, mai 18[89].
Il est six heures et demie du soir : les vitres légères et mal scellées de cet appartement jouent, font un cliquetis insupportable aux oreilles, sous la pression du bruit des roues des voitures qui roulent sans répit, comme un flot sur les gros pavés de cette rue.
M. de Maupassant rentre, dépose son chapeau, quitte sa jaquette, la jette sur le divan, en disant : j’ai bien chaud, le printemps se fait. Il est vrai que j’ai achevé toutes mes courses à pied. Tout est prêt pour m’habiller, mais avant je veux écrire une lettre à Villiers de l’Isle Adam5, et pour cette fois la sensibilité de l’auteur de Notre cœur ne fut pas éveillée par le bruit saccadé qui faisait trembler toute la faible façade de la maison, parce que toute son attention était captivée par ce qui suit. La lettre que je viens d’écrire, me dit-il, contient cent francs. Vous y mettrez les cachets et la porterez dès ce soir à la poste, puis inscrivez à votre livre de mémoire que je dois envoyer cette même somme chaque mois à M. Villiers.
Puis encore : « À chaque premier jour du mois vous porterez 20 francs chez M. Stéphane Mallarmé6, cotisation que je puis verser comme les confrères, pour améliorer la situation de ce brave camarade ». — Ce bon écrivain de qui beaucoup de littérateurs disaient : « Ô ce Villiers, à chaque fois qu’on le voit il vous annonce un chef d’œuvre ! » et cela sur un ton d’ironie.

En somme Villiers n’a pas fait autrement que tant d’autres. Il a mis tout son savoir à chercher, à fouiller la vie, pour y découvrir la vérité. Qui aurait pu lui donner la renommée ? mais la vérité en littérature est tellement fugitive que celui qui peut entrevoir la frange de son manteau, peut se considérer parmi les heureux.
L’idéal est encore si loin de nous. Cependant nous devons toujours chercher et sonder l’inconnu.
Mais gardons-nous bien d’outrager une belle œuvre encore incomprise. Dans un coin de salon, une voix experte a pu dire : ce Villiers frise le misogyne, mais cela n’empêche qu’il était un grand artiste.

Quelques mois ont passé. M. de Maupassant est étendu sur sa chaise longue. Je lui ai servi un thé bien chaud. Il revient d’avoir été conduire son ami Villiers à sa dernière demeure.
Son visage est rouge et pâle à la fois, il tient ses yeux mi-clos pour ne pas voir, pour sans doute encore laisser aller sa pensée vers celui qui est parti et qu’il ne reverra plus.
Il ne parle pas. On sent très bien que son cœur souffre trop pour le moment.
Comme ce serait intéressant pour un psychologue d’assister aux douleurs muettes de ces grands penseurs qui souffrent beaucoup plus que nous et d’une tout autre manière.

*

Je lui avais apporté Jacquot sur son perchoir. Sa chatte était assise près de lui sur son coussin : de temps à autre elle lui donnait de petits coups de sa patte de velours sur la poitrine et le menton, comme si elle voulait le tirer de ce calme, de cette torpeur qu’elle ne comprenait pas ; je me suis demandé si cette bête ne croyait pas son compagnon malade, car par ses caresses et la douceur qu’elle y apportait il était visible qu’elle prenait part à ses peines.
Quelques jours plus tard M. de Maupassant me dit : « Je pense toujours à ce pauvre Villiers. Vous vous rappelez que M. X... me dit un jour : « Tant pis pour Rachel et Suzanne si elles n’arrivent pas à retrouver chacune leurs cheveux pour les présenter au Seigneur qui dirigera le Jugement suprême7. Eh bien lui, ce bon Villiers, a dû passer par des transes très pénibles pendant ses derniers moments, car le passage à l’au-delà l’avait toujours inquiété au point qu’il s’était adonné au latin disant qu’il ne savait pas quelle langue employerait Dieu à l’heure solennelle où il le repousserait ou l’admettrait dans son Paradis.
Je voudrais placer ici les dernières lettres de M. de Villiers à son ami dont il m’a fait la lecture et il me disait : « Voyez-vous, la douleur nous donne des sentiments dont nous ne nous doutions pas... C’est vraiment sublime ; l’approche de la fin met en nous une pression intellectuelle surprenante, comme si nous voulions tout sortir afin de ne rien laisser pour l’inconnu.

*

Cet après-midi, je vais avenue de Friedland, puis au Salon de peinture et je dînerai en jaquette au restaurant avec des amis.
« Tantôt, avait dit mon maître, vous porterez ce manuscrit chez M. A. Dumas8, en même temps vous irez payer le loyer de la famille de la porte des Ternes, puis vous ferez mes courses dans Paris et vous reviendrez par la rue de Douai et déposerez 20 francs chez la nonagénaire comme d’habitude. N’oubliez pas de passer chez la mère de la rue de Tocqueville pour voir si elle ne manque de rien ». Cette dernière avait mis au monde 4 enfants morts-nés huit jours auparavant ».

Huit heures du matin. Deux coups de sonnette retentissent comme si le feu était à la maison. C’est M. Georges, ce mondain qui aime tant son lit le matin...
Je l’introduis dans le salon où il marche à grands pas pour donner à M. de Maupassant le temps de passer un vêtement.
Retiré dans la cuisine au plus profond des sous-sols, j’entendais les voix qui tonnaient fort et cela ne me surprit pas, car ce M. Georges, musicien, quelquefois, possédait la voix d’un fort ténor.
Au déjeuner Monsieur me dit : « Je retourne au Salon cet après-midi avec M. Gervex, et vous, vous porterez à mon père chez M. Évrard ces treize mille francs ».
Quelques jours passèrent. Un matin, aux ordres, Monsieur me demanda si je pourrais aller sur le bateau de M. Georges pour mettre un repas au point ; puis il ajouta comme se parlant à lui-même : « C’est un honnête homme, ce Georges, il a voulu sur le champ me rembourser les treize mille francs que j’avais prêtés à son frère Gaston pour acquitter une dette de jeu ».

Étretat. Juillet 18...
« François, portez cette lettre à la poste en allant aux provisions. Je demande à mon éditeur de m’envoyer de l’argent ayant prêté huit cents francs à M. X... pour payer son loyer. Je suis un peu juste et je cherche toujours le pourquoi. Mme L...9 me met tout ce monde que je ne connais pas sur le dos. — Un journaliste débutant me dit-elle ».

Paris. Juillet 1893.
J’ai lu dans une de ces revues à grandes feuilles volantes10 sous la signature de X..., l’homme aux huit cents francs, un article qui déforme et tente de détruire l’œuvre littéraire qu’il était incapable de comprendre et qu’avait mis debout celui qui était depuis quelques jours devenu son créancier éternel.

Étretat. Novembre 18...
Ce matin nous quittions le Grand Val qui ressemble à un énorme tombeau, une brume compacte et basse le mit dans une obscurité absolue. Nous arrivons à la porte du jardin près de la voiture qui va nous emmener. Mon maître me dit : « Vous feriez bien, François, par ce froid, de monter avec nous à l’intérieur ». À peine avait-il achevé ces paroles que nous étions entourés d’un jour inconnu.
Oh, c’était simplement l’effet du regard qu’avait lancé à M. de Maupassant la dame qui l’accompagnait.
Et du haut du siège, jusqu’à Beuzeville, je reçus sur mon visage le givre glacé que le vent du Nord portait sur cette campagne normande qui semblait souffrir affreusement dans son état léthargique.

*

Alger. Novembre 1887.
Nous partons demain pour Tunis et je m’achemine vers la rue Ledru-Rollin pour y prendre les colis que nous y avons laissés à notre départ pour Hammam-Rhira. La première personne que je trouve sur le pas de la porte, c’est mon biskri, mon porteur d’eau ; il pleure : le seul œil qui lui reste, joue dans son orbite avec une fébrilité vraiment extraordinaire, et dans un langage à peine compréhensible il me fait comprendre qu’il y a un malheur d’arrivé dans la maison. J’entre et je trouve la concierge la tête entourée de pansements ; — et elle dit que les deux biskris dans leur maladresse l’ont blessée en descendant une caisse. Je pris aussitôt toutes dispositions avant de partir pour m’assurer de la gravité de l’accident qui était assez sérieux, et surtout douloureux. Mais le docteur nous rassura absolument pour les suites, jusqu’à la fin, venue si prématurément de mon regretté maitre. — Cette femme occupa la première place sur la liste de celles qu’il n’oublie pas.

*

Divonne-les-Bains.
Il est onze heures du matin : nous rentrons de l’une de ces pêches qui enivrent plus que le plus subtil des narcotiques, nous avons chaud, et sommes mouillés, trempés partout ; nos yeux pleurent leur joie de tout ce qu’ils ont vu... Ce sont des truites d’azur, des rivières d’argent, des bouquets d’émeraude. Le soleil, boule incandescente sortant d’un puits et gravissant l’espace, inondait le Mont Rose et le Mont Blanc de vive lumière, donnant ainsi l’impression de deux pyramides étincelantes, d’une majesté que l’Égypte pourrait envier à ce pays.
Là-dessus, mon maître demanda des truites pour notre déjeuner. Je me change, négligeant le courrier. Quelques instants après, les petites bêtes, encore toutes luisantes, étaient dans la poële où le beurre pétillait bruyamment. Il me semblait que c’étaient elles, les pauvrettes, qui jetaient des plaintes légères de détresse, sous la pression de la chaleur intense qui les étreignait. Ce n’est pas quand même sans une certaine peine douloureuse que j’ai exécuté ces jolies truites qui faisaient encore le charme de ma vue quelques instants auparavant.
Mon maître m’apporte une lettre à ce moment, et me déclare :
« Voilà qui sent bon déjà, comme tout ce que vous me servez ici, je dirai même succulent. Les viandes sont meilleures qu’à Étretat ». La lettre que mon maître m’avait remise provenait de la gardienne de son appartement de Paris. Après en avoir pris connaissance je me suis permis de la lui soumettre.
Aussitôt la lecture terminée, il me dit : « Mais il faut agir au plus vite. Après le déjeuner, je vais écrire au Professeur Granger. Et je ne doute pas qu’il voudra bien venir à notre aide en cette pénible circonstance ».
Il s’agissait d’une parente de la gardienne. Cette femme, mère de famille, par la suite d’une bronchite, allait vers la tuberculose néfaste. Quelques jours plus tard, sur la recommandation du Docteur Granger, elle fut placée dans le service du Docteur Dieulafoy.
Avec quelques mois de soins appropriés à son mal, elle put reprendre sa place avec ses enfants, ayant retrouvé le bonheur et sa santé d’autrefois.

*

Pour tous les artistes il s’est montré compatissant et généreux. Au point de vue littéraire, pour aider les jeunes à qui il a donné de bons conseils, il a fait tout ce qui était en son pouvoir pour les faire passer à la direction des journaux et des revues. M. d’Hubert11 qui fut directeur du Gil Blas pourrait dire la mise en demeure qu’il reçut un jour de ce collaborateur fidèle.

*

M. de Maupassant aimait les bêtes et considérait les hommes comme leurs bourreaux. Il avait toujours près de lui des chiens, des chats, etc... Nul doute que, s’il avait eu un enfant il ne l’eût idôlatré.
Maintenant, je me demande si je dois placer ici l’exception qu’il faisait disant ne pas admirer l’un des plus fidèles serviteurs de l’homme, le cheval, car, d’autre part, je l’ai souvent entendu exprimer ses regrets de ne pas avoir vu le jour au Haras de son grand-père. Il serait plutôt permis de penser que son indifférence pour cette jolie bête provenait d’un petit point d’amour-propre. Il n’était pas bien en selle : pourquoi ? Taquinait-il trop sa monture de sa main de canotier ? C’est bien possible, car il était canotier avant tout. Quoi de plus naturel puisque tout son être s’était constitué au contact des produits de la vie marine : prés salés, embruns, eau de mer... Il est bien probable que c’est là la raison qui lui avait placé une paire d’avirons dans les bras, et un canot pour doubler sa personne. Ainsi du moins le pensait son ami Maizeroy.

Je citerais encore mille traits semblables à ceux qui précèdent, de quoi remplir un volume, mais je m’arrête. Je voulais seulement montrer aux lecteurs de l’auteur d’Une Tombe12 que la critique qui a parfois trouvé M. de Maupassant pauvre en sentiments dans son œuvre littéraire, était loin cependant d’être dépourvu de sensibilité (sic). Il possédait un cœur que tout le monde n’ignorait pas.

*

Tout ce qui précède, je l’ai rapporté avec une modeste exactitude ; cela pourra servir à l’historien qui voudra donner un vrai Maupassant, qui sans doute, dans ses lectures de jeunesse avait dû lire dans Alfred de Vigny les vers suivants :
Une lutte éternelle en tous temps, en tous lieux
Se livre sur la terre en présence de Dieu
Entre la bonté d’homme et la ruse de femme.
C’est peut-être ces vers qui lui ont fait dire à son cœur : « Cache-toi, mon Vieux ! ».

1 Le Dr Pozzi n’a pas laissé de nom dans l’histoire de son époque, mais le peintre Gervex, qui écrivit des Souvenirs très vivants, parus en 1925 chez Flammarion, fut connu comme élève de Cabanel et laissa de nombreuses toiles. Né en 1852, il fut élu à l’Académie des Beaux-Arts en 1913, et mourut en 1929. Léon Fontaine, dit Petit-Bleu, était un des plus vieux camarades de Maupassant, l’un des compagnons de la yole de Mouche et il a livré des souvenirs sur l’ami admiré et aimé dans les Nouvelles Littéraires du 18 janvier 1930 (Les logis de Maupassant). Il a également contribué au livre de Pierre Borel, Le Destin tragique de Guy de Maupassant, Paris, Les Éditions de France, 1927. Le baron Toussaint est connu en littérature sous le nom de René Maizeroy (1856-1918). Il possédait un terrain auprès de celui de Maupassant, à Étretat. Maupassant fit une préface pour un de ses romans, Celles qui osent.
2 Maupassant appartenait, par sa mère, à une vieille famille normande, les Le Poittevin. Laure Le Poittevin, sa mère, était l’amie d’enfance de Flaubert.
3 D’après M. René Dumesnil, « le premier anobli fut un Jean-Baptiste Maupassant, conseiller-secrétaire du roi. Le diplôme, daté du 3 mai 1752, fut délivré par la Cour d’Autriche ». Pour une généalogie complète, voir les ouvrages de M. Dumesnil, et particulièrement Guy de Maupassant, Paris, Armand Colin, 1933.
4 François se complaît à ces bavardages grandiloquents qui lui donnent l’illusion d’être, lui aussi, un grand homme. Il faut beaucoup se méfier de ces « morceaux de bravoure », et n’accepter, de manière générale, que d’une façon très circonspecte, les paroles qu’il prête à son maître. L’esprit y est vraisemblablement, mais certainement pas la lettre. Nous le souhaitons du moins.
5 Né en 1840, Villiers de l’Isle-Adam est mort en 1889, ce qui nous a permis de dater avec précision ce passage. Maupassant écrivait alors Notre Cœur.
6 Mallarmé (1842-1898). Il y a ici une bévue : les noms de Mallarmé et de Villiers sont confondus sans aucun lien apparent. Il ne semble pas que Mallarmé ait eu besoin de l’aumône de Maupassant. Villiers, en revanche, a bien vécu de la générosité de ses confrères plus fortunés.
7 Cf. p. 44-45.
8 Alexandre Dumas fils ne devait survivre que de deux ans à Maupassant.
9 Peut-être s’agit-il de Madame Lecomte du Noüy, qui fut très liée avec Guy et assez libre avec lui pour lui indiquer les actes charitables qu’il pourrait, pensait-elle, réaliser. Mais nous savons que les initiales données par François ne signifient rien.
10 Beaucoup d’articles ont évidemment paru à cette époque, à l’occasion de la mort de Maupassant. Dans le Journal du 8 juillet, 1983 1893, Paul Alexis livre Quelques souvenirs sur Maupassant, dont la banalité irrite quelque peu, mais je ne pense pas qu’il s’agisse de cela.
11 Nous n’avons pas trouvé trace de cette histoire.
12 En réalité La tombe, signée Maufrigneuse, dans le Gil Blas du 29 juillet 1884, n’a pas été reprise dans les recueils. C’est l’histoire, assez mal écrite d’ailleurs, d’un avocat qui viole la tombe de sa maîtresse, enterrée la veille. Ce qui a pu frapper François, c’est l’atroce description d’un cadavre en putréfaction !

Préface Chapitre I Chapitre II