Guy de Maupassant : La jeunesse n’est plus... Poème publié dans Le Temps du 7 décembre 1897.

La jeunesse n’est plus...

À l’heure où l’ombre vient et couvre la cité,
On voit grouiller l’essaim des femmes demi-nues,
Légion de vermine, on ne sait d’où venues,
Flot abject et rampant par la nuit apporté.
Nul œil vivant n’en peut compter la multitude,
Leur nombre va croissant sur le trottoir obscur,
C’est la larve qui vient dans sa décrépitude
Ronger le vieux Paris ainsi qu’un fruit trop mûr ;
C’est le ver qui s’attache à toute pourriture.
Car la jeunesse est morte et leur sert de pâture !