Quand on a contemplé
l’insensible splendeur...
Quand on a contemplé l’insensible splendeur
Des astres scintillants dans la nuit infinie,
Quand on a su combien peut tenir de malheur
Du jour de la naissance au jour de l’agonie ;
Quand on n’a pas trouvé le dieu consolateur
Que la tendresse appelle et que la raison nie ;
Quand on a reconnu le néant du génie,
Le néant de l’amour, ce mensonge enchanteur ;
Quand on n’attend plus rien que la terre profonde,
Quand on a pénétré les coulisses du monde
Et vu le carton peint de ses illusions ;
Quand ce dégoût vous prend qu’on appelle le doute,
On se couche épuisé sur le bord de la route :
« Passez votre chemin, les joyeux compagnons ! »