De Virginie d’Harnois de Blangues
au docteur Meuriot
Nice ce mercredi 20 janvier |
Monsieur,
Je vous remercie d’avoir bien voulu me donner des nouvelles de mon pauvre neveu, Guy de Maupassant. Je vois que les progrès, s’il y en a, sont bien lents et je m’effraie de l’avenir.
Ma sœur va mieux et je songe à la quitter prochainement pour rejoindre mes enfants à Grenoble. Dans un mois seulement je rentrerai à Paris et ma première visite sera pour vous et pour mon neveu, si je puis le voir.
Je vous prie, monsieur, d’adresser les nouvelles de Mr Guy de Maupassant à sa belle-sœur, Madame Marie Thérèse de Maupassant. Il est bien essentiel de ne pas oublier les prénoms sur l’adresse car ma pauvre sœur a une maladie de cœur très avancée et une émotion pourrait la tuer si on lui remettait une lettre de vous destinée à sa belle-fille.
Veuillez recevoir, monsieur, avec l’expression de toute ma reconnaissance pour les soins que vous donnez à notre cher malade celle de mes sentiments de haute considération.
Vie d’Harnois de Blangues |
C’est sans l’autorisation de ma sœur qu’un oncle par alliance de Guy de Maupassant, Mr Cord’homme, vous a demandé la permission de le voir. Nous pensons que cette visite ne pourrait que fatiguer le malade (qui n’a que des relations très éloignées avec ce parent) et nous nous en rapportons complètement à vous soit pour la remettre à plus tard, soit pour la refuser.