Couverture et sommaire |
En 1880 le Japon est à la mode nous dit Maupassant : « Il n'est point une rue dans Paris qui n'ait sa boutique de japoneries ; il n'est point un boudoir ou un salon de jolie femme qui ne soit bondé de bibelots japonais. Vases du Japon, tentures du Japon, soieries du Japon, jouets du Japon, porte-allumettes, encriers, services à thé, assiettes, robes même, coiffures aussi, bijoux, sièges, tout vient du Japon en ce moment ». Parmi ceux qui furent les initiateurs de cette mode il faut compter assurément les Goncourt dont Maupassant connu fort bien le frère survivant Edmond. C'est par lui qu'il accède à l'art japonais. La maison de Goncourt que Maupassant aimait à visiter regorgeait de porcelaines, de netsukes, de kakemonos, d'estampes collectionnés avec amour par les deux frères. Maupassant nous dit que lorsque les premiers objets du Japon étaient parvenus à Paris, les deux frères avaient compris d'un coup d'il la valeur d'art de ces choses. « Dès 1852, Edmond de Goncourt achetait à la Porte de Chine un de ces merveilleux albums japonais qui valent aujourd'hui des sommes fabuleuses, et qu'on ne trouve plus d'ailleurs » ajoute-t-il. Mais si Maupassant n'ignorait pas la culture japonaise, on peut se demander si à l'inverse le Japon s'est intéressé à l'uvre de Maupassant. C'est le sujet de cet Angélus. Ce dossier Japon est entièrement réalisé par Kazuhiko Adachi qui nous donne aussi une traduction de « Prière devant la statue de Maupassant » par Nagai Kafu. |