Pierre Borel et Léon Fontaine : Le destin tragique de Guy de Maupassant, d’après des documents originaux, éditions de France, 1927, pp. 57-76.
Chapitre IV Chapitre V Chapitre VI

La gloire. — Guy de Maupassant dans le monde. — Le don de l’amitié. — Le plus bel amour de Maupassant. — L’ombre de la maladie.
Avec le succès, l’argent était venu, et l’indépendance aussi, qu’il mettait au-dessus de tout.
Au numéro 10 de la rue Montchanin, près de la place Malesherbes, Guy habite maintenant le rez-de-chaussée d’un petit hôtel appartenant à son cousin, le peintre Louis Le Poittevin, qui occupe l’étage au-dessus.
Cet appartement coquet et gai est meublé avec goût. On y voit de belles tapisseries à personnages, des tapis d’Orient, des meubles splendides, commode Louis XVI en bois de rose et marqueterie, un bureau Louis XVI en merisier, une grande console italienne en bois sculpté et doré, et ce fameux traîneau hollandais dans lequel Guy aime à s’étendre, à se balancer, après le travail ; il y a encore un grand lit à colonnes et le Bouddha monté sur un lotus et tout pareil, parmi les palmes, à une énorme fleur d’or.
Au mur, des tableaux évoquent de beaux paysages : Antibes, par Jeanniot ; Champ de blé à Étretat, par Nozal ; La Mer dans le Midi, par Gervex ; un paysage à l’aquarelle, de Harpignies, et un magistral dessin de Raffaelli, une vue de Paris, cette fois, La Madeleine.
On a prétendu que Maupassant s’est laissé éblouir par ce qu’on appelle le monde, le monde de l’aristocratie et de la finance. S’il l’a fréquenté, comme Balzac jadis et depuis Paul Bourget, c’était afin de le connaître et de l’observer. S’il s’y est attardé, c’est peut-être que des femmes l’y ont retenu. Mais c’était bien son droit, je suppose. On ne peut pourtant pas dire que ce fut par vanité ou snobisme. Il a assez nettement et librement exprimé son opinion sur les altesses et les gens du monde dans son volume Sur l’Eau.

« Des princes, partout des princes, ceux qui aiment les princes sont heureux. »

« Il n’est guère de femme du monde, et du meilleur, qui ne tienne à avoir son artiste ou ses artistes, et elle donne des dîners pour eux, afin de faire savoir à la ville et à la province qu’on est intelligent chez elle », etc.
Je me souviens de quel ton gouailleur, un soir après dîner, il me glissa à l’oreille, en me désignant un banquier parisien bien connu : « Hein ! a-t-il une bonne g... de financier ? » Ce doit être avec la même malice railleuse que Voltaire, un jour qu’on lui demandait de raconter une histoire de brigand, commença ainsi : « Il était une fois un fermier général... » et n’alla pas plus loin.
N’a-t-on pas prétendu que, dans son salon d’attente de la rue Montchanin, il n’y avait qu’un livre : l’Almanach de Gotha ? Légende propagée par un bon camarade envieux et jaloux qui a isolé sur une table de salon un volume qui figurait peut-être parmi d’autres sur un rayon de sa bibliothèque.
On a bien dit aussi qu’il étalait avec ostentation une argenterie armoriée. Fallait-il donc qu’il cachât son argenterie de famille ? Était-ce en faire parade que de s’en servir ?
N’a-t-on pas écrit qu’il avait une couronne dans la coiffe de son chapeau, et qu’il se faisait appeler « Monsieur le marquis » par son valet de chambre ?
François rit et hausse les épaules quand on lui rapporte tous ces racontars.
Comment peut-on supposer que Maupassant, qui mettait la pensée au-dessus de tout et ne voulut pas survivre au naufrage de la sienne, fit plus de cas d’une noblesse qu’il devait à sa naissance que de celle qu’il devait à son génie ?
Il n’est peut-être pas inutile de démentir tous ces potins, si mesquins soient-ils, puisque des journalistes les ont répétés et que des lecteurs crédules pourraient y ajouter foi.
On ne doit pas non plus juger son caractère d’après son humeur pendant les quelques mois qui ont précédé son entrée chez le docteur Blanche. S’il s’est montré nerveux avec des éditeurs, des directeurs de journaux ou de théâtres, c’est qu’il n’avait plus la maîtrise de soi.
Des hommes comme Goncourt, Mirbeau, essentiellement nerveux, quelques autres envieux de ses succès ont pu l’éreinter sur ce chapitre ; mais Bourget, Céard, Maizeroy, Roujon et bien d’autres ont toujours vanté l’ami. Et le trio de ses camarades de jeunesse, La Tôque, Hadji et Petit-Bleu, qu’il n’a jamais délaissés, lui est resté attaché jusqu’à la fin. En parlerais-je, malgré moi, avec cette chaleur, si, en dehors du prestige de l’écrivain, tout mon cœur n’allait pas à l’homme ?
Sans être démonstratif, ni froid non plus assurément, il était loyal, franc, ouvert, serviable, incapable de la moindre bassesse, ignorant les chemins tortueux, net, propre. Il aimait les farces, parbleu, et même les mystifications, et encore n’eût-il pas mystifié un ami. Maupassant avait le don de s’attacher ceux qui l’approchaient par sa simplicité, sa supériorité, sa bonne humeur, sa droiture, la sûreté de ses rapports et sa bonté. Il a servi une pension mensuelle à l’un de ses grands confrères dans la gêne, sans que celui-ci se doutât de qui il la recevait. Un tel trait caractérise la valeur morale d’un homme.
Ni la gloire ni ses occupations de plus en plus absorbantes ne lui font oublier ses compagnons de jeunesse. Voici précisément à ce sujet une lettre de Mme Laure de Maupassant :
Menton, le 13 mars 1882.
Mon cher Monsieur Léon,
Je vous renvoie les deux actes, signés conformément à vos instructions. J’ai cru devoir écrire mon nom en entier, ainsi que je l’ai déjà fait pour différents contrats ; mais je me suis aperçue qu’il tenait ainsi beaucoup de place. Guy devra s’arranger de ce qui reste, et, si sa signature se trouve un peu à l’étroit, je suppose qu’elle n’en sera pas moins bonne... Je l’entends déjà dire : « Je reconnais bien là ma mère, avec ses éternelles distractions ! » Enfin, tant pis ! Le fait est que je n’ai pensé qu’après coup que je n’étais pas seule à signer !
Je vous sais très bon gré des paroles affectueuses que vous ajoutez à cette lettre d’affaires, et je vous assure qu’il m’est doux d’entendre répéter que je ne suis point tout à fait oubliée, dans cette ville de Paris à laquelle j’ai dû dire adieu.
Madame votre mère m’a écrit aussi, l’hiver dernier, d’une façon toute cordiale, et ces bons témoignages de souvenir m’aident à supporter mon isolement. Merci donc à vous tous, merci du fond du cœur.
Ma santé, qui s’était d’abord beaucoup améliorée, se maintient assez péniblement depuis une année. Il y a des hauts et des bas, et les mauvais jours sont nombreux. Je suis vieille, d’ailleurs, et ne puis me livrer à un espoir de guérison. Il me faut donc rester dans le Midi et tâcher de m’y installer, afin d’y être le moins mal possible. Le pays où je me trouve est absolument délicieux ; mais il a cependant bien des inconvénients. J’attends Guy avant de prendre un parti, et nous allons, ensemble, peser le pour et le contre.
Votre vieux camarade vous aime comme par le passé, soyez-en bien convaincu ; seulement, je crois qu’il est, à l’heure présente, l’homme le plus occupé de France et d’Algérie. Je m’en aperçois bien, moi sa mère, ses lettres étaient devenues plus courtes et plus clairsemées. Nous ne devons pas lui en vouloir, sachant que nous ne pouvons douter de son affection. Quand il sera moins étourdi et moins entraîné par le courant, nous le retrouverons tout entier. Je voudrais d’abord qu’il lâchât le journalisme, les travaux sérieux y gagneraient ; mais les jeunes gens ont besoin d’argent, et il faudrait être bien sage pour négliger un moyen si facile et si prompt de s’en procurer. Laissons donc faire, et espérons que le jour n’est pas loin où notre jeune écrivain se débarrassera de quelques-unes de ses attaches, et trouvera le temps de regarder autour de lui.
Veuillez, je vous prie, parler de moi à tous les vôtres, et offrir à M. et à Mme Fontaine, ainsi qu’à Mlle Juliette, l’expression de mes meilleures pensées et mes plus affectueux souvenirs.
Pour vous, cher monsieur Léon, une bonne et cordiale poignée de mains de votre vieille amie.
L. de Maupassant.
De son côté, Maupassant écrivait :
Mon cher ami,
Je passerai tantôt au théâtre et je prendrai une loge pour toi. Je te l’enverrai ce soir. Pourquoi ne nous voyons-nous plus jamais ? Ce n’est pas l’occasion de dire cela, car je pars pour Nice après-demain ; il fait vraiment trop froid ici. Tous mes compliments à tes parents, et pour toi une cordiale poignée de main.
Guy de Maupassant.
Dès mon retour à Paris dans six semaines, je te demanderai de nous retrouver et de nous revoir un peu plus.
Et encore cette lettre datée d’Antibes :
Mon cher ami,
Je comptais bien te voir en passant par Paris, mais j’ai été obligé de ne pas m’arrêter, étant appelé près de mon frère, très gravement malade.
Je pense donc que tu seras peut-être bien aise de toucher trois cent cinquante francs que je te dois depuis si longtemps, et je te les envoie par la poste, ta concierge ne s’étant pas souciée de les recevoir quand j’ai pris l’argenterie chez toi.
Je ne puis t’écrire que ces quelques lignes, car je suis très occupé. Mon frère a eu une fièvre pernicieuse avec accident aux méninges, accident qui persiste et qui nous inquiète beaucoup1.
Pourrais-tu me trouver encore une demi-douzaine de petites cuillers d’argent ?
Adieu, mon cher Léon ; je te serre bien cordialement les mains.
Ton
Guy de Maupassant.
Si Maupassant n’oublie pas ses amis, il n’oublie pas non plus l’amour. Ce sont toujours des passades plus ou moins longues ; aux filles des bords de la Seine, compagnes faciles des canotiers, ont succédé des mondaines curieuses de sensations rares ou simplement flattées d’être l’amie de l’écrivain à la mode.
Il arriva cependant que Guy se fatigua de ses relations purement charnelles. Il désira ce qu’il n’avait pas encore rencontré : un amour sincère. Il écrivait à Marie Bashkirtseff : « Plus j’avance, et plus je m’aperçois qu’une ombre d’amour vrai est préférable à toutes les gloires. Cette ombre existe-t-elle ? »
Dans le même temps, il répondait par cette lettre à une femme mariée, qui, après avoir tout d’abord repoussé son amour, s’était offerte éperdument à lui :
Denise, Denise ! comprenez-moi bien. Ayez pitié de vous-même, ayez pitié de votre fille. Réfléchissez, avant que le vulgaire et irréparable mal n’arrive. Il m’en coûte de jouer le rôle grotesque de repousser votre amour. Mais faire de vous, que je respecte et que j’aime, de vous, ma sœur, l’amie et la compagne que j’ai choisie entre toutes parce que je lui connaissais les vertus élevées, la loyauté et l’honneur d’un homme, faire de vous ce que j’ai fait des autres ! Mon cœur se brise. Mais, Denise, chère âme délicate, chère nature d’élection, comprenez toute l’étendue de ma probité, quand je vous dis : « Ne m’aimez pas ! » Pourtant, c’est mon devoir, et je l’accomplis. Ah ! pauvre chère amie, si frêle, comme il faut que je vous aime pour vous infliger ce chagrin !
Guy allait connaître le plus beau, le plus grand amour de sa vie. Il allait être enfin aimé pour lui-même, profondément, sincèrement. Un après-midi qu’il avait de nombreuses visites à faire dans Paris, il se rend chez la comtesse de X..., qui a d’ailleurs joué un rôle important dans son existence. À peine est-il assis dans ce salon, « orné avec un goût sans pareil », que l’écrivain est frappé par la vue d’une jeune femme comme il n’a pas l’habitude d’en rencontrer souvent : elle est belle, réservée, d’une élégance sobre et qui pourtant se remarque2.
On les présente. Mais celle qui va devenir la plus aimée a dit elle-même la naissance de son amour pour l’écrivain :

« Il a rempli ma vie : il a été mon héros et mon Dieu, il n’a jamais cessé de l’être. Son souvenir fut la seule joie de mon existence ; pour moi, il n’est pas mort. J’entends, quand je le veux, son rire sonore, sa voix pleine et suave ; je revois son front net, ses yeux dorés, ses lèvres roses sous le frémissement de sa moustache blonde ; je revois jusqu’à la couleur de ses costumes et la nuance de ses cravates. Et, pendant que je trace ces lignes, il me semble que cette belle tête, si fière et si douce, s’est interposée entre mes yeux et mon papier. »


Le jour où il a rencontré l’« amie de son cœur », Guy, en rentrant chez lui, paraît plus heureux que d’habitude : « Jamais il n’avait eu autant de bonheur dans les yeux, son visage en était tout illuminé », dira un confident de l’écrivain.
Ce soir-là, en se mettant à sa table de travail, Guy traça ainsi le titre de son nouveau roman Le Cœur, Nos Cœurs ou Notre Cœur.
Pour comprendre l’amour de Guy pour « la plus aimée », il faut lire cette lettre qu’il lui adressait de Tunis le 19 décembre 1887 :
Depuis hier soir, je songe à vous, éperdument. Un désir insensé de vous revoir, de vous revoir tout de suite, là, devant moi, est entré soudain dans mon cœur. Et je voudrais passer la mer, franchir les montagnes, traverser les villes, rien que pour poser ma main sur votre épaule, pour respirer le parfum de vos cheveux.
Ne le sentez-vous pas, autour de vous, rôder, ce désir, ce désir venu de moi qui vous cherche, ce désir qui vous implore dans le silence de la nuit ?
Je voudrais, surtout, revoir vos yeux, vos doux yeux. Pourquoi notre première pensée est-elle toujours pour les yeux de la femme que nous aimons ? Comme elles nous hantent, comme elles nous rendent heureux ou malheureux, ces petites énigmes claires, impénétrables et profondes, ces petites taches bleues, noires ou vertes, qui, sans changer de forme ni de couleur, expriment tour à tour l’amour, l’indifférence et la haine, la douceur qui apaise et la terreur qui glace mieux que les paroles les plus abondantes et que les gestes les plus expressifs.
Dans quelques semaines, j’aurai quitté l’Afrique. Je vous reverrai. Vous me rejoindrez, n’est-ce pas, mon adorée ? vous me rejoindrez à...
Guy de Maupassant.
Ce bonheur est de courte durée. Guy connaît la gloire, le véritable amour ; la fortune lui sourit, et c’est alors que le mal qui depuis des années sournoisement rôdait autour de lui, le frappe. Le doute affreux qui depuis son enfance le torture vient soudain de se transformer en une effroyable réalité. Désormais, il n’aura plus sa belle humeur du temps où, sur la Seine, il faisait ses longues randonnées ou flânait lentement sur la Feuille de Rose et où il chantait La Femme du Sergent.
Il gémissait maintenant sur « l’éternelle, universelle, indestructible et omnipotente bêtise », au lieu d’en rire comme naguère et d’y chercher matière à exciter sa verve.
Il est arrivé que cette goutte amère qui donnait un tel sens, une telle portée à ses contes, même les plus gais, s’est peu à peu développée, la maladie aidant, a envahi le cerveau, troublé la source de l’imagination, empoisonné l’esprit.
Bien que nettement pessimiste, nihiliste, sa philosophie n’avait jamais altéré sa bonne humeur, ni influencé sa vision des choses, son observation des gens. Logée dans son arrière-boutique, comme dit Montaigne, elle se dissimulait sous une apparence de gaîté, d’appétit, de jouissance de vivre et ne se révélait que dans le scepticisme de ses réflexions, dans l’ironie ou la pitié qui se dégageaient de ses œuvres.
C’est ainsi que, comme la belle Normande de Saint-Jouin, dont il a fait un si solide portrait, « avec des dehors joyeux, il avait des dedans pas toujours gais ».
Le surmenage de son existence, les névralgies qui le faisaient tant souffrir, les drogues de toute sorte qu’il prenait pour les calmer, l’excès de travail mirent à nu ce qu’il appelait sa sensibilité d’écorché, accrurent son pessimisme latent. Il eut la hantise du vide, du néant, l’appréhension de la mort qui abolirait son activité physique et intellectuelle, il n’a plus été maître de diriger sa pensée. Le masque de gaîté est tombé, il n’est resté que le triste et inquiet désenchantement de tout, sa raison n’y a pas résisté.
« La plus aimée » a noté l’effroyable impression qu’elle ressentit en devinant la catastrophe :

« Ce jour-là, Maupassant paraissait plus pâle et plus las qu’à l’ordinaire. Ses yeux étaient troubles et ses paupières rouges. Il me baisa la main en silence, et il avait, en me regardant, ce sourire navré que je lui connaissais si bien et qui refleurissait toutes les fois que la vie lui paraissait incompréhensible et désolante. Une brume épaisse flottait sur Paris ; le crépuscule était silencieux et gris. Et les crépuscules d’automne attristaient toujours Maupassant.

« Donc, ce jour-là, je lui vis les traits altérés par une de ces vagues souffrances qui le tourmentaient assez souvent et qu’il savait cacher à tout autre qu’à moi. Il s’assit sans mot dire dans un fauteuil, et, en passant les doigts dans ses cheveux châtains et ondulés :

« — Ce crépuscule, prononça-t-il, semble me peser sur la nuque. J’ai fait à pied le trajet de l’Étoile jusqu’ici. Le brouillard flotte sur la ville comme un immense suaire, et les passants que j’ai rencontrés m’ont fait l’effet d’ombres se mouvant dans de la fumée. Moi-même, je m’apparaissais comme un fantôme sans chair et sans os, avec une tête vide de pensées, et ayant dans les oreilles un bourdonnement incessant, pareil au bruit de la mer. Il me semblait vraiment que mon âme se fût, en quelque sorte, dissoute dans cet élément trouble qui me baignait, et qu’elle flottait au-dessus de ma tête dans de la brume. »


Jusqu’à présent, Guy a pu dissimuler son mal à son entourage, à sa famille, à ses relations. Son médecin, effrayé, lui conseille de partir pour le Midi.

1 Ce terrible mal devait emporter, quelques mois plus tard, le frère de Guy, Hervé.
2 Maupassant voulait sans doute parler de cette femme lorsqu’il confiait à un de ses amis : « Si elle devenait libre, je l’épouserais. »

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